CHAPITRE PREMIER
Difficile de s’apercevoir qu’il faisait jour dans la capitale de Gyndine ! Le soleil était un disque livide presque caché par la fumée montant des forêts et des bâtiments en flammes. Des bruits de bataille résonnaient dans les collines. Un vent brûlant balayait le paysage. Tout était plongé dans une obscurité crépusculaire traversée par des éclairs aveuglants.
Cette lumière artificielle venait des guerriers et des machines de guerre se pourchassant dans le ciel, unique témoin de ce spectacle de désolation. A l’est de la capitale assiégée, des rayons d’énergie frappaient sans relâche la surface.
Les missiles de roche en fusion lâchés par l’ennemi détruisaient ce qui restait de la ville, renversant les tours et les bâtiments. Des morceaux de ferrobéton et de plastacier tordu jonchaient les rues. Quelques civils couraient en tous sens, cherchant désespérément un abri, tandis que d’autres, paralysés par la peur, se blottissaient sous des porches d’immeubles démolis. Dans certains secteurs, des batteries de turbolasers et des canons à ions répondaient sporadiquement aux tirs. Sur le terrain de l’ambassade de la Nouvelle République, les missiles se heurtaient à un bouclier érigé à la hâte.
Devant la barricade à rayons paralysants, dangereusement proche du champ protecteur, des milliers de gens de toutes espèces se pressaient, cherchant à se mettre à l’abri. Il y avait aussi des droïds, conscients du sort qui les attendait si les envahisseurs enlevaient la ville.
Si la barrière paralysante avait été le seul obstacle, la foule paniquée aurait envahi l’ambassade. Mais le périmètre était surveillé par des soldats de la Nouvelle République. De plus, le bouclier protecteur devait être désactivé pour qu’on le traverse sans danger. Cela arrivait seulement quand un vaisseau d’évacuation décollait pour rejoindre un transporteur orbitant au-dessus de la planète.
Leurs visages au teint gris cendre couverts par des tissus pour filtrer l’air toxique, serrant contre eux leurs maigres possessions ou des enfants terrifiés, les gens suppliaient les gardes, leur proposaient des pots-de-vin ou les menaçaient.
Ayant reçu l’ordre de rester silencieux, les soldats n’offraient ni regards compatissants, ni paroles d’encouragement. Mais ils se tournaient de temps en temps vers la seule personne capable d’accéder à leurs demandes.
Leia Organa Solo vit un soldat posté près d’un ancien bunker de communication la regarder de cette façon. Le visage souillé, ses longs cheveux cachés par une casquette, personne n’aurait reconnu en elle l’héroïne de la Nouvelle République et l’ancienne présidente. Mais sa combinaison de combat bleu ciel aux manches blousantes, avec l’emblème du Cosere, le Comité du Sénat pour les Réfugiés, la désignait comme la meilleure planche de salut. Elle ne pouvait pas avancer à moins de cinq mètres de la barricade paralysante sans que quelqu’un veuille lui confier un bébé ou des lettres pour les membres de sa famille.
Elle n’osait pas croiser les regards des gens, craignant de leur donner de faux espoirs ou de trahir sa propre détresse. Pour garder son équilibre, elle puisait largement dans la Force, arpentant le sol entre le bunker et la limite du bouclier, espérant apprendre qu’un nouveau vaisseau d’évacuation avait atterri et attendait qu’on le remplisse de réfugiés.
Son fidèle Olmahk la suivait comme son ombre. Le petit être gris et farouche ressemblait peu à un garde du corps, mais il était d’une efficacité redoutable. C3PO, son corps de métal doré taché de suie et de cendre, avait l’air désarçonné. Pourtant, depuis quelque temps, il se faisait moins de soucis sur son sort que sur celui de toutes les machines pensantes, tout ça à cause des Yuuzhan Vong et de la menace qu’ils représentaient.
Une violente explosion secoua le permabéton. Un globe de feu orange s’éleva au cœur de la ville. Un vent brûlant, mêlé de pluie acide, faillit balayer la casquette de Leia et gonfla les manches de sa combinaison. Depuis la veille, des orages microclimatiques déclenchés par les échanges d’énergie se déchaînaient sur le plateau. Leia sentait la chaleur anormale du sol à travers les semelles pourtant isolantes de ses bottes.
Un crépitement lui fit lever la tête en direction du bouclier. Elle le vit disparaître en vagues ondulantes.
— Le vaisseau d’évacuation a décollé, annonça un soldat, les mains appuyées sur les écouteurs de son casque. Deux autres arrivent.
Leia leva les yeux vers le ciel. Le bâtiment en partance fonça dans l’espace, suivi par une colonne de feu et escorté par une demi-douzaine d’ailes X. Des coraux skippers embusqués décollèrent au pied des collines pour lui donner la chasse.
Leia se tourna vers les soldats postés près de la barricade paralysante.
— Faites venir le groupe suivant.
Serrés les uns contre les autres, des humains, des Sullustéens et des Bimm, furent autorisés à entrer sur le terrain de l’ambassade. Le bouclier étant baissé, les projectiles ennemis qu’ils auraient normalement repoussés tombèrent sur le sol comme des météores incandescents. L’un d’eux frappa l’aile est d’une ambassade datant de l’époque Impériale et l’enflamma.
Leia tapota les épaules des réfugiés qui se dirigeaient vers la navette, sur la zone d’atterrissage.
— Dépêchez-vous !
— Les boucliers se réactivent ! lança le responsable des communications. Que tout le monde recule.
Leia serra les dents. C’était le moment le plus difficile.
Les soldats refermèrent le cordon et vérifièrent qu’il n’y avait pas de disrupteurs de champ à proximité. La foule se rua en avant, protestant contre ce qui lui semblait une injustice. Les premiers rangs, craignant de perdre leur chance de sauvetage à un tour ou deux près, essayèrent de dépasser les soldats. A l’arrière, les gens poussaient pour tenter de se rapprocher. Leia vit que c’était une lutte inutile. Mais la foule refusa de se disperser, entretenant l’espoir futile que la Nouvelle République contiendrait l’envahisseur jusqu’à ce que tous les civils aient été évacués.
— Maîtresse Leia, dit C3PO, les mains levées et les photorécepteurs scintillant, le bouclier déflecteur faiblit ! Si nous ne partons pas bientôt, nous y laisserons la vie !
Comme beaucoup d’autres gens, pensa Leia.
— Nous partirons avec le dernier vaisseau, pas avant. En attendant, rends-toi utile en répertoriant les noms et les espèces.
C3PO leva les bras et fit une brusque volte-face.
— Qu’adviendra-t-il de nous ? gémit-il.
Leia soupira. Elle se posait la même question.
Les bombardements avaient commencé deux jours plus tôt, quand une flotte yuuzhan vong était arrivée dans le système de Circapous. Elle avait pris son funeste envol dans l’espace des Hutts. La Nouvelle République avait renforcé en catastrophe les défenses de la capitale du secteur, mais la plupart de ses flottes étaient déjà occupées à protéger des systèmes majeurs des Colonies et du Noyau. Il restait peu de vaisseaux disponibles pour des mondes d’importance secondaire comme Gyndine, malgré son modeste chantier naval orbital.
Il n’y avait aucune raison à l’attaque des Yuuzhan Vong, excepté semer la confusion. Après la chute récente de plusieurs mondes de la Bordure Moyenne, Gyndine, en raison de son relatif éloignement, avait été jugée un point de transit idéal pour les réfugiés. Beaucoup de ceux qui attendaient de l’autre côté de la barrière venaient d’Ithor, d’Obroa-skai, d’Ord Mantell et de bien d’autres mondes occupés par les Yuuzhan Vong. D’évidence, les Vong aimaient presque autant pourchasser les malheureux contraints à l’exode que sacrifier des prisonniers et immoler des droïds.
— Ambassadrice, dit le responsable des com, nous recevons un rapport de surveillance sur le terrain.
Leia hésita, puis entra dans le bunker. Un groupe y étudiait un hologramme à échelle réduite. Leia mit un instant à comprendre ce qu’elle voyait.
— C’est quoi, ce truc ?
— Des crache-feu. Il paraît que les Yuuzhan Vong ont fait escale sur Mimban pour que ces êtres s’approvisionnent en gaz naturel.
Les jambes tremblantes, Leia fut obligée de s’asseoir. Elle porta une main à sa bouche. Paradant sous le soleil levant comme autant de présages de malheur, d’énormes créatures en forme de ballon avançaient sur six jambes courtaudes. Elles agitaient des trompes flexibles d’où jaillissaient des flammes d’aspect gluant.
— Le méthane et le sulfure d’hydrogène se mélangent à une substance qu’ils stockent dans leurs entrailles pour produire ce feu gélatineux, précisa l’opératrice de l’holoprojecteur.
Encore un exemple des monstruosités créées par manipulation génétique, la grande spécialité des Yuuzhan Vong. Les créatures mesuraient trente mètres de haut et flottaient au-dessus du sol comme des vessies emplies d’un gaz plus léger que l’air, incinérant tout ce qui se trouvait sur leur passage.
— Ces êtres ont la peau dure, dit l’officier des com. Il faut au moins une décharge de turbolaser pour les descendre.
Incapables de ralentir l’avance des monstruosités, les unités de Gyndine abandonnèrent leurs positions retranchées et revinrent vers la ville. Des machines de guerre noircies par le feu gisaient un peu partout : des droïd-tanks, de vieux turbolasers mobiles Loronar, quelques AT-AT…
— Ils battent en retraite ! cria Leia. Qui leur en a donné l’ordre ?
Elle regretta aussitôt ses paroles. Comment blâmer les troupes de Gyndine de s’enfuir devant l’ennemi alors que la Nouvelle République avait été forcée de faire la même chose ? Qui savait quelles actions étaient justes, et lesquelles n’étaient pas honorables ? Seul le recul du temps permettait parfois de trancher.
Leia sortit du bunker sans rien ajouter. C3PO l’attendait, très agité.
— Maîtresse, j’ai reçu des nouvelles extrêmement perturbantes !
Leia entendit à peine. Pendant les quelques minutes passées dans le bunker, la bataille s’était déplacée vers la banlieue. Par une percée entre les bâtiments, Leia crut voir un crache-feu.
— Les citoyens de Gyndine sont persuadés que vous êtes coupable de discrimination envers ceux qui étaient autrefois fidèles à l’Empire.
— C’est ridicule ! protesta Leia. Me croient-ils capable de repérer un ancien Impérial d’un coup d’œil ? Et même…
C3PO baissa la voix.
— Il existe des bases statistiques pour étayer cette opinion, maîtresse. Les cinq mille personnes évacuées jusque-là comptent une proportion importante de personnes originaires de mondes dont la loyauté à l’Alliance Rebelle est établie depuis longtemps. Je suis sûr que cela est dû simplement à…
L’explication de C3PO fut interrompue par une explosion assourdissante. De l’électricité dansa autour du dôme d’énergie, et le bouclier disparut. Au même instant, les témoins d’activation de la barricade paralysante clignotèrent puis s’éteignirent.
— Le générateur de champ a été touché ! dit C3PO. Nous allons tous mourir !
La foule devint menaçante. Les soldats resserrèrent les rangs, activant leurs armes.
C3PO recula vers les portes de l’ambassade.
— Nous allons être écrasés !
Olmahk se plaça à côté de Leia. Un soldat paniqua et tira à bout portant sur la foule avec son arme sonique. Des dizaines de gens tombèrent. Les autres fuirent. Leia courut vers le fautif et lui arracha son arme.
— Nous sommes là pour aider ces malheureux, pas pour les malmener !
Elle jeta l’arme, puis se passa une main sur le front, délogeant sa casquette. Sa chevelure cascada sur ses épaules. Elle retourna au bunker et demanda à être mise en contact avec le commandant de la force armée.
— Ambassadrice Organa Solo, ici le commandant Ilanka, dit une voix de basse.
— Nous avons besoin de tous les vaisseaux disponibles, commandant. Immédiatement ! Les Yuuzhan Vong ont investi la ville !
Ilanka resta un moment silencieux.
— Désolée, ambassadrice, mais nous sommes débordés. Trois autres navires de guerre ennemis sont sortis de l’hyperespace derrière la lune. Il faudra vous contenter des vaisseaux actuellement à la surface. Et je vous suggère vivement de prendre place à bord de l’un d’eux !
Leia coupa la communication et regarda la foule.
Comment choisir ?
Un orage de météores en corail yorik se déversait sur l’ambassade et les bâtiments environnants, enflammant tout sur son passage. Un réservoir de carburant explosa près de l’aire d’atterrissage. Leia sentit une vive douleur à la joue droite quand un fragment la percuta. Elle porta instinctivement une main à sa joue, s’attendant à trouver du sang, mais la blessure avait été cautérisée par la chaleur du débris volant.
— Maîtresse, vous êtes blessée ! cria C3PO.
Leia lui fit signe de reculer. Elle vit deux soldats arriver vers elle, tenant par les bras un humain grand et maigre au visage meurtri.
— De qui s’agit-il ? demanda Leia.
— Un agitateur, répondit le premier soldat. Nous l’avons entendu crier à la foule que nous évacuons seulement les nôtres. Et tous les anciens fidèles à l’Empire resteraient en plan.
— Je vois, sergent, dit Leia.
Elle regarda le prisonnier. Quel intérêt avait-il à répandre des mensonges ? Elle s’apprêtait à lui poser la question, quand Olmahk grogna un avertissement. Elle approcha de l’homme et leva son index droit. Le prisonnier recula en comprenant les intentions de Leia. Les deux soldats qui le tenaient raffermirent leur prise. Sûre de son fait, Leia fourra son index tendu là où la narine droite de l’homme rencontrait sa joue.
Au grand étonnement des soldats, la peau du prisonnier se décolla, révélant un visage tatoué de couleurs brillantes et une expression de fierté farouche. Le masque vivant qui avait fui devant l’attaque de Leia disparut sous la veste ample de l’individu et « coula » le long de son torse puis de ses jambes. Il ressortit par le bas de son pantalon, se répandant à ses pieds comme un sirop couleur chair.
Les soldats lâchèrent leur prisonnier et reculèrent. Le sergent tira à plusieurs reprises sur la matière gélatineuse. Le Yuuzhan Vong recula d’un pas et arracha sa veste, révélant une armure aussi vivante que le camouflage ooglith. Ses yeux sans cils fixés sur Leia, il poussa un hurlement à glacer les sangs.
— Do-ro’ik vong pratte ! Malheur à nos ennemis.
— Couchez-vous ! Vite ! cria Leia.
Les insectes tueurs jaillirent de la poitrine du Yuuzhan Vong kamikaze avec un bruit ressemblant à celui d’un bouchon de Champagne. Il fut suivi par les cris de douleur des soldats et des civils qui n’avaient pas entendu l’avertissement de Leia ou n’avaient pas eu le temps de réagir. A dix mètres à la ronde, les gens tombèrent comme des mouches.
Leia sentit Olmahk passer à l’attaque. Quand elle leva les yeux, le Noghri avait déchiqueté la gorge du Yuuzhan Vong avec ses dents. Les blessés gisaient sur le sol, gémissant de douleur.
— Vite, au poste d’infirmerie ! ordonna Leia.
Des missiles en corail yorik continuaient de pleuvoir sur l’ambassade et l’aire d’atterrissage, où une dizaine de soldats supervisaient le chargement du dernier vaisseau d’évacuation. Leia se dirigea aussi vers l’appareil, Olmahk sur les talons. C3PO les rejoignit. Il avait reçu un insecte tueur dans la poitrine, au-dessus du coupleur circulaire de recharge d’énergie.
— Tu vas bien ? demanda Leia.
— Grâce au Grand Ingénieur, je n’ai pas de cœur ! gémit le droïd.
Quand les trois compagnons arrivèrent à proximité du vaisseau, un vieil AT-ST noirci et lâchant du fluide hydraulique apparut. Son lance-grenades perdu, il brinquebalait sur ses pattes à l’articulation inversée. Il s’arrêta en grinçant, puis tomba le menton en avant sur le permabéton de l’aire d’atterrissage. L’écoutille arrière s’ouvrit dans un nuage de fumée ; un jeune homme rampa hors du cockpit, toussant à fendre l’âme.
— Wurth Skidder ! s’exclama Leia en croisant les bras. J’aurais dû me douter que c’était vous. Vous avez fait une entrée remarquée !
Skidder, un jeune homme blond aux traits anguleux, sauta à terre et se débarrassa de son manteau en flammes.
— Les Yuuzhan Vong ont submergé nos défenses, ambassadrice. Nous avons perdu. Je voulais vous l’apprendre en personne.
Leia savait par Luke que Skidder était sur Gyndine, mais elle l’y rencontrait pour la première fois. Lors de la crise de Rhommamool, quand il avait descendu deux chasseurs osariens pilotés par des Rodiens qui voulaient saboter sa mission diplomatique, elle avait eu des problèmes avec lui. Elle l’avait trouvé téméraire, insolent et trop confiant. Depuis, à en croire Luke, la blessure que Skidder avait reçue lors de la bataille d’Ithor avait amélioré son caractère… Sans doute parce qu’il avait eu l’occasion d’utiliser souvent son sabre laser, pensa Leia, sarcastique.
— Vous arrivez un peu tard pour les nouvelles, Wurth, mais à temps pour le départ. (Elle désigna l’aire d’atterrissage.) Mon frère ne me pardonnerait jamais de ne pas vous ramener sain et sauf sur Coruscant.
Skidder lui fit une révérence ironique.
— Un Jedi évite les disputes à tout prix. Rien, dans notre code, ne nous oblige à obéir à un civil, mais je me soumettrai à votre volonté par respect pour votre célèbre frère.
— Parfait ! Contentez-vous de monter à bord.
Quelqu’un tapota l’épaule de Leia.
— Ambassadrice, nous avons conservé de la place pour votre garde du corps, votre droïd et vous. L’envoyé de la Nouvelle République est déjà à bord. Nous avons reçu l’ordre de décoller sans tarder.
Leia lui fit signe qu’elle avait compris, puis se tourna vers Skidder, qui était parti à la course vers l’ambassade.
— Skidder ! cria-t-elle, les mains en porte-voix.
Il s’arrêta et se retourna.
— Juste un petit travail à faire…, dit-il.
Leia fronça les sourcils de colère, puis se dirigea vers le responsable du vaisseau. La foule restait massée au pied de la rampe d’accès.
— Quelques personnes de plus peuvent sûrement embarquer, dit-elle.
L’officier pinça les lèvres.
— Nous sommes en charge maximale, ambassadrice. Mais je pense qu’on peut encore en prendre quatre…
Leia lui effleura le bras pour le remercier. Tous deux allèrent au pied de la rampe. Derrière un cordon de soldats sur les dents, les premiers de la queue étaient des non-humains à la fourrure soyeuse, vêtus de vestes colorées mais râpées et de tartans enroulés.
Des Ryn… l’espèce à laquelle appartenait le nouvel ami de Yan, Droma.
— Quatre, rappela l’officier. Certains devront rester.
Il y avait dix Ryn en tout. Leia se glissa entre deux soldats aux larges épaules et fit signe aux réfugiés.
— Vous quatre, dit-elle. Dépêchez-vous !
Les Ryn serrèrent dans leurs bras ceux qui seraient abandonnés. Un bébé emmailloté fut passé de mains en mains et remis à une femelle du premier rang.
— Melisma, si tu trouves Droma, dis-lui que nous sommes ici, fit une voix féminine.
Leia sursauta et chercha du regard la Ryn qui avait parlé. Mais elle n’eut pas le temps de la localiser. Les soldats reculèrent vers la rampe, entraînant Leia avec eux.
— Attendez ! cria-t-elle. Skidder est-il monté à bord ?
Elle se pencha pour scruter la zone d’atterrissage dévastée et vit le Jedi arriver à la course, tirant derrière lui une humaine. Il portait aussi un enfant aux longs cheveux. Skidder avait peut-être changé, après tout.
— Faites-les monter à bord, ordonna Leia au responsable. Par n’importe quel moyen ! ajouta-t-elle quand un projectile en corail yorik atterrit à quelques mètres de la rampe.